Ebenus cretica L.
Observé par Tournefort à Mournies, Saint-Georges, Akrotiri, Stylos, entre Houmeriako et Kritsa, entre le golfe de Mirambellou et Ierapétra, entre Kalamafka et Males, à Therissos, sur la péninsule de Gramvoussa (Crète).
" Tous les précipices d’autour de La Canée [en] sont remplis ainsi que de Dictamnus creticus B. p. " (ms 998 f. 42)
Ebenus cretica. Botanische Staatssammlung München. Tournefort, J.P. de, #s.n.
Ebenus Cretica P. Alp. Aubriet (Claude). Ms 78. Collection du MNHN-Paris - Direction des bibliothèques et de la documentation
Ebenus cretica L., Plakias, Crète, avril 2018.
Ebenus cretica L., Akrotiri, Crète, avril 2018.
Ebenus cretica L., Crète, avril 2018. Photo Jean-Pierre Brizard.
Cet arbre se trouve presque dans tous les précipices de l’île, il sort des fentes des rochers, haut de 4 ou 5 pieds, épais comme le bras dans son tronc, d’un bois cassant, vert jaunâtre en dedans, sans noirceur, divisé en branches presque à la sortie du rocher. Son écorce ainsi que celle des branches est fort vilaine, sèche, gercée, roussâtre, tombant par écailles, noirâtre en quelques endroits, mais il y en a une beaucoup plus mince et verdâtre qui se trouve au-dessous de celle-ci. Cet arbre est presque dégarni des feuilles jusque vers le haut. Des branches de 2 ou 3 ans il sort des jets assez touffus, longs d’un pouce et davantage, garnis de feuilles qui naissent souvent 3 à 3, 4 à 4 ou 5 à 5 soutenues par le même pédicule. Lorsqu’elles sont 5 à 5 il y en a 3 en pointe et 2 à une ligne au-dessous vis à vis l’une de l’autre. Le pédicule est long de demi pouce ou 7 ou 8 lignes, accompagné à sa naissance de deux ailes roussâtres, membraneuses, longues de 3 ou 4 lignes, qui entourent les jeunes jets. Le reste du pédicule est plat, large de demi ligne, arrondi sur le dos et comme argenté. Les feuilles sont ordinairement longues d’un pouce, pointues par les 2 bouts, un peu pliées en gouttière, larges de trois lignes, légèrement argentées et comme velues sur le dos, vert terne en dedans quoique parsemées de poils très courts. Les jeunes tiges sont très blanches, mais elles sont couvertes le plus souvent des ailes roussâtres des pédicules. La sommité des jeunes branches et de quelques jets des plus forts se termine par un gros épis de fleurs, long d’environ 3 pouces, un peu courbé en bas, fort touffu, épais de 15 ou 16 lignes, tout chargé de belles fleurs qui naissent des aisselles de certaines écailles rousses, longues d’environ demi pouce, pliées en gouttière et fort pointues. Chaque fleur a 8 lignes de long. L’étendard est plié en dos d’âne, arrondi, large de 6 lignes, gris-de-lin, rayé de lignes purpurines. Les ailes n’ont guère plus d’une ligne et demie de long, arrondies aussi et purpurines, mais la carène a 5 ou 6 lignes de long sur 4 de large, courbée en bec relevé, purpurin foncé et moins rayée que l’étendard. Cette partie et les ailes tiennent assez fortement à la gaine qui est dans la carène et qui enferme le pistil. Cette gaine est blanche, longue de demi pouce, frangée dans l’endroit où elle se relève, chargée de petits sommets jaunâtres, poudreux. Le pistil est un bouton oblong long d’une ligne, blanchâtre, velu, terminé par un filet assez long. Le calice est un cornet de demi pouce de long, large de 2 lignes, blanchâtre, purpurin, tout velu, divisé profondément en 5 quartiers fort étroits, dont il y en a deux qui sont relevé sur le dos de l’étendard, les 3 autres sont abaissés sur la carène. "