Centaurea spruneri Boiss. & Heldr.
Observé par Tournefort entre Réthymnon et Mélidoni et à Kissamos (Crète), à Sifnos, Naxos, Amorgos, Folegandros (elle n'est pas connue actuellement dans ces trois dernières îles).
Carduus Creticus Erucaefolio, flore magno purpureo. Collection du MNHN-Paris
Carduus eryngioides capite spinoso, Prospero Alpino, De plantis exoticis. BIU Santé (Paris)
Carduus Eryngoides, capite spinoso, P, Alp Exot, 158, Anonyme. Collection du MNHN-Paris - Direction des bibliothèques et de la documentation
Carduus eryngioides capite spinoso P. Alp. Aubriet (Claude). Ms 78. Collection du MNHN-Paris - Direction des bibliothèques et de la documentation
Les auteurs du Nouveau dictionnaire des Sciences naturelles (1819) affirment que le Carduus eryngioides de Prosper Alpin (...) " est évidemment une espèce de centaurée ", ce que ne démentent pas les figures ci-dessus. Parmi les Centaurées de Crète, celle qui correspond le mieux à la description faite par Tournefort est Centaurea spruneri, qui est encore présente de nos jours dans la région de Réthymnon. Dans son herbier, Tournefort l'appelle Carduus Creticus Erucaefolio, flore magno purpureo. Toutefois, ce nom n'apparaissant pas ailleurs, en particulier dans le Corollaire, sans doute Tournefort n'a-t-il pas choisi en dernier ressort de considérer l'espèce comme nouvelle.
Par ailleurs, Centaurea spruneri n'est pas notée aujourd'hui à Naxos, où Tournefort la mentionne, mais dans l'île voisine de Paros, et à Sifnos, où Tournefort l'a vue également.
" Carduus eryngioides P. Alp.
Cette plante vient dans les champs et pousse une tige haute d’un pied et demi ou 2 pieds, droite, ferme, dure, blanche en-dedans, vert pâle en dehors, cotonneuse, cassante, épaisse de 2 lignes ou 3 sur laquelle naissent alternativement des feuilles longues de 9 ou 10 pouces sur 4 lignes de large, mais découpées jusqu’à la côte en parties longues de 2 pouces et demi plus ou moins, larges de 4 ou 5 lignes, assez semblables aux découpures des feuilles qui accompagnent les tiges de la Roquette des Jardins, vert pâle, un peu rudes, légèrement velues. La côte qui les soutient est sillonnée, large à la base de près de 2 lignes, cotonneuse en plusieurs endroits. Ces feuilles sont insipides, un peu mucilagineuses quand on les mâche. Elles diminuent insensiblement jusque vers le haut, et de leurs aisselles sort un pédicule ou 2, longs d’environ 2 pouces, lequel ainsi que la sommité soutient une fleur purpurine dont le calice a 2 pouces de diamètre, formé par des écailles larges d’un demi-pouce, assez arrondies, vert pâle et comme frangées de blanc sur les bords, mais terminées par un rude piquant jaunâtre, long d’environ un pouce, très dur et réfléchi sur le côté. De ce calice sortent plusieurs fleurons longs d’un pouce et demi. Ce sont des tuyaux blanchâtres qui s’évasent ensuite, et sont rayés de 3 lignes rougeâtres, couleurs de Safran, de la longueur de 5 lignes, après quoi ils se divisent en 5 parties purpurines de même longueur à peu près, larges de 2 tiers de ligne, assez pointues. Du milieu de chaque fleuron sort une gaine longue de demi pouce, purpurin plus foncé sur le bout, incisée en 5 pointes et surmontée par un filet plus pâle et comme fourchu. Chaque fleuron porte sur un embryon de graine, blanchâtre, aigretée. La fleur est sans odeur. La racine est grosse comme le petit doigt, blanche en-dedans, brune et gercée en dehors, longue d’un pied, divisée en filets peu chevelus. "