cf Campanula spatulata subsp. filicaulis (Halácsy) Phitos
Observée par Tournefort dans le Lassithi (Crète).
Campanula Cretica, folio subrotundo, flore parvo, Coroll I R Herb 3, Aubriet (Claude). Collection du MNHN-Paris - Direction des bibliothèques et de la documentation
L'identification de cette plante pose deux problèmes :
- La description est rédigée à La Canée, alors qu'on ne trouve Campanula spatulata que dans l'Est de la Crète. On peut imaginer que Tournefort, pendant les quelques jours passés en juin à La Canée, a pris le temps de décrire des plantes qu'il avait récoltées les jours précédents. Il précise d'ailleurs que cette campanule pousse "dans les montagnes". Il décrit également à la même date de son journal Lutzia cretica, qui est aussi une plante plutôt orientale, même si on la trouve en quelques points plus à l'Ouest (mais pas dans les environs de La Canée).
- La description et le dessin correspondent en tous points à Campanula spatula, jusqu'au fait, souligné également par Turland, qu'elle pousse dans les buissons : "often growing through dwarf spiny shrubs" (TURLAND 1993), sauf le pistil, qui est à trois divisions et que Tournefort donne à cinq. Peut-être s'agit-il là d'une erreur du copiste. Il n'existe malheureusement pas de planche d'herbier qui puisse permettre de lever le doute.
Campanula spatulata subsp. filicaulis (Halácsy) Phitos, Astérousia, Crète, avril 2018. Cette plante ne croît ordinairement que dans les buissons...
Campanula spatulata subsp. filicaulis (Halácsy) Phitos, Astérousia, Crète, avril 2018.
Campanula spatulata subsp. filicaulis (Halácsy) Phitos, Astérousia, Crète, avril 2018. Photo Jean-Pierre Brizard.
" Campanula Cretica, folio oblongo, parvo flore
Cette plante ne croît ordinairement que dans les buissons, dans les montagnes. Elle pousse plusieurs tiges hautes d’un pied, menues, assez faibles, épaisses de demi ligne, au bas desquelles naissent des feuilles presque ovales, longues d’un pouce sur 8 ou 9 lignes de large, soutenues par un pédicule long d’un pouce, vert gai, légèrement crénelées sur les bords, lisses, et de la tissure de celles de la Campanula minor rotundifolia vulgaris B. p. Elles diminuent à mesure qu’elles approchent de la sommité et deviennent plus longues par rapport à leur largeur, mais aussi elles perdent leurs pédicules. De leurs aisselles sortent des branches garnies de 2 ou 3 de ces feuilles, et chaque branche soutient une fleur relevée. C’est une cloche bleuâtre, mêlée de purpurin, haute de 9 lignes, rétrécie par le bas, divisée en 5 quartiers en arcade gothique ; le pistil est une colonne blanche, aussi longue que la fleur, terminée par une ancre à 5 crampons poudreux. 5 étamines sont à la base de cette colonne, blanches, courbes, taillées en coeur et chargées chacune d’un sommet jaunâtre, étroit et long. Le calice est une espèce d’entonnoir long de 5 lignes, divisé profondément en 5 parties fort étroites et fort pointues. "