Aristolochia hirta L.
Observée par Tournefort dans l'île de Chios.
Aristolochia Chia, longa, subhirsuta, folio oblongo, flore maximo. Collection du MNHN-Paris
Aristolochia Chia, longa, subhirsuta, folio oblongo, flore maximo, Coroll I R Herb 8. Relation d’un voyage du Levant fait par ordre du roy. Gallica.bnf.fr. Bibliothèque nationale de France
Aristolochia Chia, longa, subhirsuta, folio oblong, flore maximo. Collection du MNHN-Paris
Aristolochia hirta L., Neochori, île de Chios, mars 2019.
Aristolochia hirta L., île de Chios, mars 2019.
" La racine de cette plante a un pied et demi ou deux pieds de long, épaisse de deux pouces, piquante en fond, dure, ligneuse, traversée par un nerf fort solide, jaunâtre, marbrée par rayons de blanc et de roussâtre, couverte d’une écorce charnue, légèrement purpurine. Cette racine est accompagnée de peu de fibres, mais elle est d’une amertume insupportable, et pousse plusieurs têtes qui produisent beaucoup de jets blanchâtres, qui se terminent par des tiges hautes d’un pied dans le printemps ; elles s’étendent ensuite jusqu’à deux pieds, fermes, solides, épaisses de deux lignes, vert pâle, rudes, cannelées, purpurines à leur naissance et couchées à terre. Ces tiges sont garnies d’une feuille à chaque nœud, longue d’environ trois pouces sur deux pouces et demi de largeur à la base, qui est arrondie en deux oreilles, au-delà desquelles elle se rétrécit insensiblement, et se termine par une pointe obtuse, qui finit par un petit bec fort court. Aristolochia hirta L., Neochori, île de Chios, mars 2019. Le dessus de la feuille est vert brun, luisant, veiné à carreaux irréguliers, le dessous est vert mat, relevé d’une nervure assez sensible. De leurs aisselles naît une fleur soutenue par un pédicule long d’un pouce ou deux, terminé par un calice anguleux à six grosses cannelures rudes, et long d’environ demi pouce ; chaque fleur est courbée en manière de S, longue de trois pouces et demi.
Elle commence par une vessie grosse de huit ou neuf lignes, vert pâle, mêlée de purpurin, anguleuse, laquelle se prolonge en tuyau recourbé, épais de demi pouce, terminé par une grande gueule presque ovale, de 18 ou 20 lignes de diamètre, dont les bords sont également arrondis. Le creux de cette gueule est tout parsemé de poils blancs, longs d’une ligne et demie. Le fond en est purpurin, noir et livide, marqueté de quelques taches plus claires qui tirent sur le jaunâtre, et relevé d’une grosse éminence dans l’endroit où la gueule commence à se rétrécir en tuyau. L’intérieur de ce tuyau est aussi purpurin, noirâtre, revêtu de poils, de même que le dedans de la vessie qui est plus pâle. On trouve au fond de cette vessie un bouton hexagone de deux lignes et demie de diamètre, relevé de grosses côtes, entre lesquelles il y a des sommets qui répandent une poussière jaune. Cette fleur n’a point d’odeur, toute la plante est amère. "