transparentrgpd accord

Arbutus andrachne L.

Famille :
Ericaceae
Genre :
Arbutus
Arbutus folio non serrato C. B. Pin. 460 / Andrachne Theophrasti Clus. hist.

Observé par Tournefort entre Asomaton et Arcadi (Crète).

L’arbousier de Crète, plante que nous avions cherchée inutilement jusques alors, nous fit un vrai plaisir : elle croît entre ces deux monastères, dans les fentes d’un rocher sur le grand chemin. C'est là un des meilleurs endroits de l’île pour herboriser. " TOURNEFORT 1717.

Arbutus folio non serrato C. B. Pin. Aubriet (Claude). Ms 78. Collection du MNHN-Paris - Direction des bibliothèques et de la documentation

" Arbutus folio non serrato B. P. / Andrachne Theophrasti Clus.

Le tronc est gros presque comme le bras et l’arbre était presque aussi haut qu’un amandier, les branches étaient couvertes d’une écorce rousse, [lisse], laquelle dans les grandes chaleurs se détache d’elle-même, de sorte que les branches restent toutes pelées et d’un beau vert pâle qui est la couleur de la nouvelle écorce. Le bois est très fragile et cassant, blanchâtre en-dedans. Les jeunes branches sont toutes chargées de feuilles semblables à celles du Laurus latifolia mas B. p., longues d’environ 2 pouces et demi ou 3 sur 2 de large, épaisses, coriaces, dures, vert gai luisant, attachées par une queue longue de demi-pouce qui s’allonge en côte et en veines, stiptiques, lisses dessus et dessous. Il y a beaucoup de feuilles qui sont de la grandeur et de la figure de celles du Poirier. Elles diminuent à mesure qu’elles s’approchent de la sommité, de manière qu’elles n’ont plus que 2 pouces ou qu’un demi-pouce, droites et pointues, vers les fleurs. De leurs aisselles naissent des branches longues de 3 ou 4 pouces, garnies de feuilles très menues, des aisselles desquelles sortent des fleurs, et toutes ces branches ensemble forment de gros bouquets ou grappes de fleurs au bout des branches. Chaque fleur est semblable à celle de l’Arbousier, jaunâtre dans le commencement, puis blanchâtre, longue d’environ 4 lignes sur 2 et demie de large, ouverte à son extrémité et découpée en 5 parties disposées en rosette assez arrondie. Le calice de la la fleur est un bassin découpé en 5 parties disposées en rosette, vert pâle, long d’une ligne, blanchâtre sur les bords. Le pistil est un bouton verdâtre long d’un peu moins d’une ligne, surmonté par un filet blanc, long de 2 lignes. La fleur est percée en derrière, et des bords de ce trou dans lequel s’articule le pistil, s’élèvent 5 étamines blanches longues d’une ligne, avec des sommets rougeâtres. Ce arbre se trouve entre Arcadi et Asomato. "

 

En Turquie, Tournefort et ses compagnons goûteront pour la première fois le fruit de l'Andrachne :

"Nous mangeâmes ce jour-là [13 décembre] pour la première fois du fruit d’Andrachne ; ce fruit est clair-formé sur des grappes branchues et purpurines, presque ovale, long d’un demi pouce, chagriné à grains aplatis, au lieu que ceux de l’Arbousier sont à grains pointus. Celui de l’Andrachne finit par un petit bec noirâtre, long de demi ligne ; la chair en est rougeâtre, tirant sur l’orangé, jaunâtre en dedans, plus ou moins agréable au goût, suivant que les fruits sont conditionnés ; ils me parurent plus âpres que ceux de l’Arbousier."

Plus loin, il indique : "On ne brûle dans cette ville [Magnésie] que du bois d’Andrachne que le mont Sypilus fournit (...) Il n’y a rien de plus commun sur cette route [entre Magnésie et Smyrne] que l’Andrachne ; on en chauffe les fours, on en couvre même le haut des murailles des jardins et des vignes, pour les garantir de la pluie." TOURNEFORT 1717.