16 et 17 juillet 1701, Arménie, entre Kars et Tbilissi
De Kars à Tbilissi
Polygonum bistorta L., environs de Guymri, juillet 2019.
Paysage aux environs du lac d'Arpi, juillet 2019.
Campanula sp., lac d'Arpi, Arménie, juillet 2019.
Stachys macrantha (C. Koch) Stearn, lac d'Arpi, juillet 2019.
Sparganium minimum Fries, lac d'Arpi, juillet 2019.
La partie du journal d'herborisation manuscrit qui concerne la partie orientale du voyage de Tournefort est malheureusement peu lisible. Nous nous reportons donc au texte publié en 1717 sous le titre Relation d'un voyage du Levant fait par ordre du Roy (TOURNEFORT 1717). Nous nous sommes également reportés aux données d'herbier, mais il est impossible de savoir si la localisation "Arménie" correspond au territoire de l'Arménie actuelle ou de l'Arménie aujourd'hui située en Turquie.
L'itinéraire exact qu'a suivi Tournefort entre Kars, aujourd'hui situé en Turquie, et Tbilissi, en Géorgie, n'est pas connu. Toutefois, il explique que, le 15 juillet 1701, partis de Kars au petit matin, "à sept heure nous passâmes à gué une petite rivière considérable qui va se décharger, à ce qu’on nous dit, dans l’Arpagi". La rivière est probablement Kars Çayı, qui est un affluent de l'Arpaçay en turc ou Akhourian en Arménien (=Arpagi). Il poursuit : "La grande caravane nous quitta à une lieue de là pour aller à Gangel". Le nom n'est pas connu.
" Le 16 juillet (…) nous campâmes sur les 8 heures dans une belle et grande prairie où nos tentes furent dressées pour la première fois sur les terres du roi de Perse. Nous n’avions couché qu’à une heure seulement de la frontière, laquelle se prend au haut d’une colline à la descente de laquelle commence la Georgie persienne, ou le pays que les Perses appellent le Gurgistan. Nous découvrîmes d’abord plusieurs villages assez considérables ; mais toute cette belle campagne ne produit pas un seul arbre, et l’on est obligé de brûler de la bouse de vache. (…) Nous passâmes, sur cette frontière, la rivière d’Arpagi, dans laquelle se jette la rivière de Kars, comme on l’a dit ci-devant. " TOURNEFORT 1717.
L'Akhourian prenant sa source dans le lac d'Arpi, au nord-est de l'Arménie actuelle, Tournefort a nécessairement traversé une partie du territoire Arménien pour se rendre à Tiflis. Peut-être est-il passé par Gyumri, peut-être plus au nord, pour rejoindre l'actuelle frontière de la Géorgie probablement aux environs de Bavra.
" On monta le 17 juillet à trois heures et demi du matin, et l’on campa sur les dix heures dans une grande plaine, après avoir passé sur des montagnes assez hautes, où le froid se faisait sentir vigoureusement. Tout le pays est herbu, mais les arbres en sont bannis depuis longtemps. Parmi les plantes que nous y observâmes, on découvrit une espèce d’Aconit semblable à celui que l’on appelle Tüeloup. " TOURNEFORT 1717.